Le monumental dans la ville
Ces œuvres, installées dans l’espace public (dans les jardins, le métro, sur une place), la plupart du temps monumentales, risquent de passer inaperçues pour qui peine à les voir. En marge d’un parcours, elles seront ignorées, sur le chemin, elles ne seront guère qu’un obstacle à éviter.
Si d’aventure la personne déficiente visuelle croisait l’œuvre monumentale et s’y arrêtait, elle ne pourrait en approcher qu’une bribe, des morceaux épars, quelle devrait recomposer par la pensée pour s’en construire une image mentale. Une grande part demeurerait impalpable, impossible à toucher ou difficile à voir dans sa totalité.
Doit-on accepter que l’œuvre demeure ainsi, amputée d’une partie de son contenu, ou faut-il absolument donner à comprendre l’inatteignable ?
Pour une médiation, le médiateur pourra utiliser des maquettes, des facsimilés reproduisant la totalité ou une partie de l’œuvre, il pourra montrer des matériaux évoquant la genèse de l’œuvre ou sa structure, proposer des parcours autour de l’œuvre pour permettre d’en comprendre les dimensions ou la façon dont elle est implantée dans l’environnement. À la personne déficiente visuelle de tout articuler pour composer sa propre représentation de l’œuvre.
À moins que le médiateur ne choisisse de s’en tenir à cette multitude d’impressions qui créeront une autre forme d’œuvre, singulière et énigmatique...